Marta Miranda: Une poétique à la lumière du silence
La poétique
de Marta Miranda a le don de traverser le son des villes et de se changer en un
lieu où s’exprime le silence. Parce que sa poésie le montre, l’habite, le parcourt,
parce qu’elle le nomme continuellement sous ses formes diverses, comme s’il
était impossible d’envisager la réalité quotidienne sans ces moments d’absence
de son, lorsque la pensée traite et prépare ce qui tient d’elle. Ainsi, la
construction de chaque poème repose sur le mutisme qui crée un nouveau discours
et renforce les significations.
De sa
petite voix, le moi poétique se
trouve à contempler le monde. Il est parfois témoin des phénomènes naturels,
alors qu’en d’autres occasions, son discours s’adresse à un toi qui représente l’amour. Le sujet de
l’énonciation se trouve toujours au centre de ce qu’il aperçoit et de
l’interprétation qui en est faite, comme s’il s’agissait de trois plans de la
parole : observer, dire et ensuite conclure, toujours de façon délicate,
essentielle, minimaliste, suggestive.
L’eau est
l’élément primordial qui apparaît de façon constante en tant que centre de cet
univers. Elle donne lieu à la vie, c’est la vie en soi, c’est le transport vers
une destination incertaine, c’est la porte d’entrée et de sortie vers nulle
part. C’est dans l’eau que survient l’amour, le plaisir; c’est le chemin qu’il
faut emprunter, et l’eau devient cette chose qui procure la solitude, l’endroit
où le moi se sent le plus
authentique. Elle protège, elle guérit. À partir
de cet espace, les corps apparaissent sous leurs différentes formes. L’autre est
un mystère à dévoiler. Il n’y a pas d’union ou d’entente, mais plutôt une
distance et une pondération de son essence à partir des gestes posés. La raison
de cette distanciation, c’est que le sujet poétique tente ici de se chercher lui-même
des réponses, qu’il n’a pas trouvé les mots exacts qui puissent le définir. Par
conséquent, il s’agit là d’une poésie en quête de signification du moi, de
signification des choses, et de tout ce qui existe.
Être et se
retrouver dans le poème, avec la voix précise de celui qui cherche une place
pour y énoncer tout ce qui existe, tout ce qui fait l’objet de contemplation, et
ce, sous la coupe de la raison mais avec la crainte nécessaire que doit nous
inspirer la réalité, le murmure du vent devenant ici révélateur.
La poésie
de Marta Miranda est une pierre précieuse, cachée dans le silence de la nuit,
dans les profondeurs de la mer. Elle brille à la lumière de la poésie, avec et
à partir de la poésie.
Marta Miranda: Una poética a la luz del silencio
La poética de Marta Miranda tiene el don de atravesar el sonido de las
ciudades y convertirse en un lugar donde se expresa el silencio. Porque
continuamente su poesía lo muestra, lo habita, lo recorre, lo nombra en sus
diversas formas, como si fuera imposible pensar la realidad cotidiana sin esos
momentos de ausencia de sonido, cuando el pensamiento procesa y elabora. Así,
de esta manera, la construcción de cada poema se sostiene sobre la base del
mutismo que desarrolla un nuevo discurso y refuerza los significados.
Con pequeña voz el yo poético
contempla el mundo. A veces es testigo de los fenómenos naturales, otras veces
su discurso está dirigido a un tú que
representa el amor. Siempre el sujeto de la enunciación está en el medio de lo
que vislumbra y de su interpretación, como si se tratara de tres planos del
decir. Observa, dice y luego concluye, siempre de manera delicada, esencial, minimalista,
sugerente.
El agua es el elemento primordial que aparece de manera constante y se
instala como centro de este universo. Genera vida, es la vida en si misma, es
el transporte hacia un destino incierto, es la puerta de entrada y de salida
hacia ninguna parte. En el agua sucede el amor, el placer, es el camino que hay
que transitar, es la que procura la soledad y donde el yo se siente más verdadero. Protege, cura. A partir de este
espacio, aparecen los cuerpos con sus diferentes formas. El otro es un misterio por develar. No hay unión o compenetración,
sino distancia y apreciación de su esencia a partir de las acciones realizadas.
Esto se debe a que el sujeto poético intenta respuestas para sí, no ha
encontrado las palabras exactas que lo puedan definir. Por lo tanto, se trata
de una poesía en búsqueda del sentido del yo, de las cosas, de todo lo que
existe.
Ser y estar en el poema, con la voz precisa de quien busca un lugar
para enunciar aquello que existe, aquello que es contemplado con el suficiente
resguardo de la razón, con el temor necesario hacia la realidad, con el susurro
del viento que aquí se vuelve revelador.
La poesía de Marta Miranda es una piedra preciosa, escondida en el
silencio de la noche, en las profundidades del mar. Que brilla a la luz de la
poesía, con la poesía y desde la poesía.
Enrique Solinas
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